En tête a tête avec soi même...
Ludo, arrivé à la frontière à Ollague, était un peu fatigué et ses periostites le reprennaient. Nous avons passé une journée de repos à Ollague pendant laquelle nous avons été invité dans une fête typique du coin, danses, chants et barbecue au programme dans une ambiance très decontracté. C'est aussi l'occasion de glaner quelques renseignement sur les villages situé dans les prochain kilomètres. Malheuresement la réponse est toujours la même : "No hay nada" (il n'y a rien), l'étape s'annonce longue, très longue car le prochain village est situé entre 150 et 180 km plus loin...
Je sais pas si vous connaissez cette chanson de "M", oh surement mieux que moi qui ne connait qu'une seul phrase "En tête à tête avec soi même parfois je me tâte pour trouver le thème". Ces cette chanson qui me trottait dans la tête dans la dernière étape.
Le soir même, je fais mon sac en conséquence, 5 litres de liquide et une vingtaine de barres chocolatées tout en ayant un peu beaucoup d'apréhension. Le matin il faut dire au revoir à Ludo ainsi qu'a deux francais Gilles et Alain (2 amis cyclistes qui voyage à vélo, mais on vous reparlera d'eux!!). A 9h du matin, c'est partit pour cette étape au milieu du désert d'Atacama. Je trouve vite mon rythme en alternant marche et course a pied pour ne pas taper dans les reserves, avec une pause de 20 minutes toute les 5 heures pour s'alimenter et boire un peu. Cela me donne une petite vitesse autour de 7 kilomètre par heure moyen (le sac est lourd aujourd'hui, plus de 10 kilo!!). Le bus reliant Ollague à Calama me double après une grosse trentaine de kilometres parcouru, Alain et gilles qui font le voyage en bus en profite pour me ravitailler un peu, encore merci beaucoup pour le pain et le reste...
Cette fois si je suis bien tout seul, les paysages sont merveilleux, volcan fumant, salar qui se succède, piste en sable et poussière, vigogne et famant rose, le temp passe et les kilomètres aussi, quand le soleil se couche c'est déjà plus de 75 kilomètres de parcouru. L'atmoshère change encore, le silence se fait encore plus présent et la solitude devient vraiement total (je ne verrai qu'une voiture durant toute la nuit). Lorsque le soleil se lève, je suis toujours au milieu du désert, au milieu d'un vaste plateau en pente douce. La ville de départ, Ollague est maintenant 140 kilomètres derrière moi et il commence à tarder de voir quelquechose. C'est à 10 heures du matin que j'arrive dans le village de Chui-Chui à 30 kilomètre au Nord-Est de Calama, ce village marquera la fin de l'étape après 161 kilomètres parcouru en 25 heures. Je finirai les kilomètres manquant jusqu'a Calama à l'arrière d'un petit camion plateau avant d'aller me reposer dans le premier hotel venu... Un beau voyage avec soi même, inutile mais tellement instructif...